Rehab, J + 50
Alors je quitte la crabs' farm de St Lawrence pour Cairns, nord Queensland tropical, qui sonne certainement la fin du voyage dans cette région. Devant les 16 heures de transport séparant les deux villes, et pour marquer une pause, je prends deux nuits à Airlie Beach.
Airlie Beach... Pourquoi "Airlie Beach" ? C'est la question que je me suis posé en mettant le premier pied sur la terre de ce "town" fabriqué, avec tous ces "beach-trotteurs" qui respirent la bronze, la drague, l'arrogance dans le regard et la superficialité, parfois. Des plages à perte de vue, des boîtes, des auberges de jeunes décolorés avec piscine, paradisiaque pour beaucoup mais c'est pas moi tout ça. Du moins pas le moi-l-exilé... Pourquoi une pause ? Parcequ'il me fallait guérir mes pieds meurtris de piqûres d'insectes par l'Aloe Vera (dsiponible en gel dans les pharmacies, parmi toutes les merveilles naturelles d'Oz, je commence à comprendre pourquoi Miss GG a décidé de vire ici), reposer mon coprs portant les stigmates de la pêche aux crabes, désodoriser les souvenirs sur les habits, panser les petites douleurs de l'esprit causées par la rudesse de Gr., prendre du temps pour comprendre. Comprendre que si la "ferme" de Baffle Creek m'a appris l'orgueil, à St Lawrence, la valeur de mise fut La Patience. La patience avec les envies irrépressibles de démengeaison des piqûres par exemple, ou la patience avec Gr. et ses sautes d'humeur bien sûr mais aussi avec Gordon, qui, dans toute son adorable personne, était capable de (trop) parler à toutes heures : au lever à 5h30 du matin, à l'extinction des feux, jusque pendant mes séances de remise en forme ou à 2h30 du matin, quand je me levais d'insomnie pour fumer une cigarette... La patience mise à l'épreuve au travail aussi, que ce soit en larbin de Gr. à la pêche ou en assistant inutile de Gordon au bricolage.
Airlie Beach... Quelle surprise d'en recevoir, comme de Rocky une vingtaine de jours auparavant, un cadeau comme celui de ce matin : le temps gris et pluvieux. Loin de toute ironie, pris comme un cadeau car il a balayé tous(tes) les "bitchs-trotteurs(euses)" et m'a offert mon plus beau footing australien, près de l'océan, au travers d'un lagon artificiel et des "G Day" (good day australien, à prononcer "guèdaï" ou "guèdeï") des quelques personnes rencontrées, sur fond d'Amy Winehouse et avec des acrobates dans la poche. Car c'est grâce à Miss Isa pour l'échange de passion que ce moment fut et Miss Princess pour l'échange de musique qu'il fut mélodique. Que c'est bon de vous sentir...
Airlie Beach... Cheers. En attendant Cairns, en attendant ce qui suivra l'orgueil et la patience...
Airlie Beach, Rehab itué au temps gris