Alice, J + 52
Parfois, souvent, l'exilé est ébranlé par les doutes sur son avenir d'exilé. Qu'est ce que je fais dans cette ville, qu'est-ce que je fais après ? Et personne ne guide ses pas. Pourquoi ici, ce serait peut-être mieux ailleurs ? Mieux quoi ? Pour m'améliorer ? J'en oublierai presque le but disculpatoire de mon exil. Dans ce trouble, bien loin de toute mélancolie qui m'est chère, il y a peu à ressortir. Car ces sensations ne font rien d'autre qu'éloigner l'exilé de tout, de ses proches, de l'environnement, des rencontres même. Ebranlé par cette pitoyable obsession de ne pas savoir où il va, l'exilé devient purement égoïste et en apitoiement, loin d'une quelconque motivation pour aller vers les autres ou se prendre au jeu de son statut, de la curiosité d'être tout simplement encore autre part. Pendant quelques heures, des fois une journée. Le temps y fait aussi, j'ai du voir mes envies à la baisse et renoncer à découvrir la Grande Barrière de Corail pour cause d'averses. Et puis, un mail, une rerencontre de C. et A., charmants bretons de Baffle Creek, qui parte en voiture à Alice Springs. L'exilé lâche un ballon : être du voyage ? Sauvé des eaux de pluie de Cairns, je m'apprête donc à vivre mon premier vrai Road Trip avec la Bretagne et la Grande-Bretagne (Mister D., british est du voyage aussi) dans une grande voiture rouge. 6 ou 7 jours de route qui ne sont pas sans rappeler, en vue de cette destination désertique, un certain film parlant d'une gente dame partant de Sydney pour faire un show à Alice Springs. Alice Springs, en plein milieu du désert, en plein milieu de l'Australie, en plein milieu de nulle part. Exit, excite...
Pas de photo de Cairns car je compte y retourner pour faire ce que je n'ai pu y faire (ou saisir ? ), alors je poste ce petit lien vers un vidéo que je voulais partager avec vous depuis quelques semaines :