Donne moi le temps, J + 4
Tout est à faire, ou à recommencer, donc. Je recommence alors par l'enfance et son insouciance. L'insouciance ressentie hier et aujourd'hui du au temps retrouvé (ou oublié ?), aux responsabilités et charges sociales perdues ou encore au cordon téléphonique abandonné. Prendre le temps. Avoir le temps. Se donner du temps. En mode quotidien, c'est la course à la vie, à l'amour, aux loisirs, aux investissements. En mode vacances, c'est la course à la visite, au rendement, au rapport prix / temps / photos / découvertes...L'exilé, lui, a le temps. Car il est là pour un moment et n'a rien. Alors pas de visite de l'île au koalas dans un bateau bondé, pas de queue, pas de bousculades. Je me fonds dans la masse brisbanienne, j'observe, je mange lentement, je bois à petites gorgées, je flâne, je cours un peu quand même (mais juste pour le plaisir), je me délecte du temps. Mr K. serait fier de moi, lui qui a essayé tant de fois et sans succès de m'éduquer à Paris sur le "rien faire". Après i have nothing, i do nothing. Tout commence toujours par le vide. Mais je ne savais pas que ça pouvait être bon.
Un pur brisbannien