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L'Exil, N Oz Exil
25 juillet 2009

Allo maman bobo / Maldon, J + 125

Comme je ne fais plus l'amour, je fais la poussière. Je lave, j'éponge, je récure, je frotte, je balaie. Debout, à genoux, à quatre pattes. Je suis "cleaner", femme de ménage,  dans des endroits où les autres, eux, s'adonnent souvent aux plaisirs de la chair. L'ironie de la vie ne me surprend même plus. J'essuie, je dilue, j'aspire, j'arrose, je fais mousser. Je suis nettoyeur sept jours sur sept à Perth. Et cette nouvelle fonction est bien évidemment porteuse de sens. Un sens fort dans mon exil. Je racle, je refais, je replis, je remplace, je remplis. Et je me dis, car la pensée et la réflexion sont reines dans ce travail solitaire, que l'amélioration tant recherchée est dure, trop dure sûrement à atteindre. J'en suis si loin au bout de 4 mois d'exil. Je me déçois parfois, dans mon égoïsme et mon manque de courage. Et d'autres fois je suis déçu de coïncidences qui n'arrivent pas, de chance qui m'abandonne souvent. Lier le concret de mon quotidien de nettoyeur à l'abstrait objectif de mon exil me semble alors couler de source. Encore un nouveau départ en perspective. Il faut encore et encore que je trouve une nouvelle vision de mon exil, d'autres voies pour m'améliorer. J'essaie de comprendre le "profit" dont on me parle tant, qu'on me conseille. Je commence à comprendre, d'ailleurs. Je profite de mon exil certes, qui est une épreuve, souvent douce, parfois dure. Mais je ne veux pas que mes acrobates se méprennent. Je ne profite que peu, dans mon ménage intérieur actuel, de l'Australie. Je vois les golden bretons servis de belles choses, de requins-baleines, de coïncidences, de synchronicité qui les amènent à découvrir ce pays. Moi je ne suis pas assez ouvert à lui que je n'avais choisi, mea culpa, uniquement pour l'éloignement extrême qu'il procurait. Je comprends tout cela maintenant et je laisse chacun à ses chemins sans plus m'y perdre en prenant le mien, celui décidé depuis le début. Celui qui me dit que qu'importe l'endroit, pourvu qu'on ait l'exil. Celui qui me relie à ce qui me manquait à Paris, à ce qui m'a poussé à partir loin et seul. Se nettoyer, c'est aussi cesser de se comparer aux autres. Me nettoyer va donc me soulager, à la même puissance que je soulage tout ce que j'épure de leurs parasites. En même temps, je lance mes grappins sur une tentative d'intégration à Perth. Car, et mon footing nocturne (premier depuis que je suis arraché des mardis avec Miss Isa), ma promenade à South Perth, Heirisson Island, le soleil doux et autres plaisirs m'en donnent en plus envie, je passerai l'hiver à Perth, ma machine à laver citadine. Je me dois donc de la respecter et de m'y intéresser. Je n'ai pas assez de recul pour écrire juste, plus souvent et transformer mes brouillons cérébraux. Pourtant chaque article sur ce blog transparent provoque en moi, sinon un accouchement, au moins des contractions.

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Commentaires
P
Je ne pensais pas que ce post semblait si négatif. Ce n'était pas le but, c'est juste que c'est du brut. Et que la Saudade ne me quittera jamais de ma vie, sûrement, tant pis et tant mieux. Le chemin, c'est les autres, je n'en doute pas. Mais ce qui veut aussi dire qu'on est tous un peu de chemin d'autres. L'insouciance générationnelle veut que je profite sans me soucier. Je brave le bon sens alors. Je vous embrasse. Merci pour vos mots et tout le reste, l'amour pour et de ses proches est un des sens de la vie, ça j'en suis sûr.
N
Peu importe le voyage, pourvu qu'on ait le chemin. Mais a condition que le chemin ne soit pas trop dégueulasse. Si c'est pour arriver au bout du chemin déprimé et plein d'ampoules... <br /> Sois plus cool avec toi même. Tu n'as rien a prouver. Et puis, peut être la clef se trouve-t-elle chez les autres, pas en toi. On n'est rien sans les autres.
I
Un jour un ptit Ange m'a dit : "Vis ta vie sans te poser sans cesse des questions, fais ce que tu as à faire et arrete de te torturer l'esprit..." alors aujourd'hui je te renvoi le compliment...<br /> <br /> Profites!! et quoi qu'il arrive cet exil ne pourra que te faire grandir j en suis convaincu!<br /> Je t'embrasse fort ptit Ange et prends soin de toi!
C
Sais tu au moins après quoi tu cours? te lire me fais en douter, heureusement que t'avoir eu au téléphone me rassure ds le fait que tu te portes bien! mais il est vrai que tu n'etais pas parti là bas pr du tourisme, dc contrairement à tes convives bretons qui profitent pleinement des loisirs qu'offrent ce continent, toi tu veux encore et toujours te tester, te chercher, te pousser, te nettoyer... mais te nettoyer de quoi? pas de ce que tu es, ce serait le pire des gâchis, tellement ta personne est belle; peut-être la clé serait-elle de + profiter et moins cogiter, moins te décevoir d'une bilinguité (!) qui ne viendra pas si vite que ça, cette pute, et + jouer au touriste, et tout ce que cela comporte d'éphémère...T'intégrer est-ce là ce que tu voudrais vraiment? Profite profite profite! 4 mois sont déjà passés et qd tu seras vieux, tu auras le regret de ne pas avoir vécu à fond l'australian dream, même si ça n'en a jamais été un pr toi, pense à ceux qui rêveraient de le faire mais n'en ont pas les couilles<br /> Chat, je suis si fier de toi...
L'Exil, N Oz Exil
  • S'éloigner pour se rapprocher de soi, des doutes, s'en aller pour se retrouver, partir pour s'améliorer, mieux revenir et préparer les chemins à venir. Qu'importe la ville pourvu qu'on ait l'exil.
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